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Août / 18

SOLIDAIRES CONTRE LE COLONIALISME

By / akim /

SOLIDAIRES CONTRE LE COLONIALISME

Les dockers contre la guerre d’Indochine

« Docker ta lutte sert d’exemple au peuple qui entre dans l’action. » Au début des années 1950, ces mots écrits en lettres capitales occupent un mur du port de Marseille. Ici se joue une résistance hors norme face à la guerre menée par la France en Indochine colonisée. Alors que les dockers déchargent régulièrement des cercueils en provenance de la péninsule asiatique, une grève est déclenchée. Désormais, plus question pour ces ouvriers d’embarquer le matériel de guerre de l’armée française. En décembre 1949, une conférence des dockers de la région décide que « plus une seule arme pour la sale guerre du Vietnam ne partira des ports de la Méditerranée ». En guise de représailles, la direction du port de Marseille et le gouvernement ne renouvellent pas la carte professionnelle de six cents dockers. Dès le début du mouvement, sont embauchés des briseurs de grève et hommes de main qui multiplient les agressions contre les ouvriers afin de les obliger à reprendre leurs activités. Le 27 mars 1950, trente-cinq mille dockers cessent le travail dans tous les ports de France et d’Algérie. L’État compte sur la misère pour briser le mouvement mais la solidarité est exemplaire. Des collectes ont lieu dans toute la France, on distribue des cartes de grève qui permettent aux dockers de toucher des vivres ou de manger dans des cantines organisées par les intersyndicales. Après quarante jours de lutte, les ouvriers reprennent le travail, fiers d’avoir été les figures de proue de ce combat anticolonial, minoritaire dans la population.  Lisa Serero

« Je suis de la couleur de ceux qu’on persécute ! »

Lamartine

Les soldats du refus

En 1955, la situation se radicalise en Algérie. De nombreux soldats réservistes sont rappelés en renfort pour maintenir l’ordre et combattre l’insurrection dans les possessions françaises d’Afrique du Nord. Opposants à la guerre en Algérie, douze mille soldats réfractaires désobéissent à l’armée. Le 11 septembre 1955, gare de Lyon à Paris, six cents réservistes de l’armée de l’air refusent de monter dans le train pour Marseille d’où ils devaient rejoindre le front. Le 29 septembre, des chrétiens organisent une messe en l’église Saint-Séverin, en présence de deux cents soldats. En conclusion, ils diffusent un texte appelant à la désobéissance. Dans la nuit du 6 au 7 octobre 1955, les jeunes réservistes rassemblés dans la caserne Richepanse de Rouen refusent, eux, de quitter leurs baraquements pour rejoindre l’Algérie. Une vingtaine d’arrestations sont suivies de procès en urgence et de condamnations. Plusieurs soldats sont jetés en prison pour avoir dit Non ! L.S.

* l’Humanité.fr

Fils de négrier et abolitionniste

Cette histoire nous est racontée par Karfa Sira Diallo, fondateur de « Mémoires et Partages », une association internationale pour une culture de mémoires ouvertes et collectives.

« Dans sa famille, André-Daniel Laffon de Ladebat fait figure d’exception. Né en 1746 à Bordeaux, le fils de l’armateur et négrier Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat est censé, à son tour, prospérer en investissant dans la traite négrière. Il n’en sera rien. Le 26 août 1788, à l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, l’homme prononce un texte mémorable : son Discours sur la nécessité et les moyens de détruire l’esclavage dans les colonies. « Je parcours les feuilles de l’histoire, et je ne vois pas, dans ses tristes récits, de plus grand crime public.

Il y a bientôt trois siècles qu’il se perpétue, et voilà l’ouvrage des nations qui se placent au rang des plus éclairées […] Réduire un homme à la condition d’esclave, est donc, après le meurtre, le plus violent des attentats », ose-t-il proclamer au sein du premier port colonial de l’époque. Quelques années plus tard, le texte sera lu en séance à l’Assemblée législative.

Cet abolitionniste – et futur député – deviendra l’un des plus éminents membres de la Société des amis des Noirs et du Comité pour l’abolition de la traite

des Noirs et de l’esclavage. »  L.S.

www.memoiresetpartages.com

Dessins  : Hervé Pinel

 

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