« We are enough », un appel à déconstruire les préjugés

Mar / 22

« We are enough », un appel à déconstruire les préjugés

By / Florian Dacheux /

« We are enough », un appel à déconstruire les préjugés

Après une première édition à Chambéry en 2021 autour de la ville de demain et une participation à la dernière Biennale de l’art contemporain africain de Dakar, AFIRIKA ARTFEST propose en ce printemps 2023 le parcours d’exposition “We are enough” à la 193 Gallery et à la galerie Carole Kvasnevski à Paris. A travers huit chapitres rassemblant onze artistes sélectionnés pour leur capacité à célébrer notre diversité et l’acceptation de nos différences, Roger Niyigena Karera, commissaire de l’événement, invite le public à une déambulation imaginée comme une introspection de la société africaine. « Un appel à déconstruire les préjugés afin de rêver en grand, le tout dans un processus d’affranchissement », dit-il. Immersion en sa compagnie au cœur d’une scénographie grandiose qui révèle la dignité des peuples noirs malgré le poids de l’histoire.

Chapitre 1 : « Awareness »

« Dans le premier chapitre où dialoguent les œuvres de Joana Choumali (Côte d’Ivoire) et Modou Dieng Yacine (Sénégal), il s’agit de prise de conscience sur notre histoire et nos richesses, nos héros de tous les jours, ces personnalités oubliées de l’histoire comme nouvelles références pour la jeunesse. » 

 

Chapitre 2 : « Multiple Identities »
« Une fois la prise de conscience, on découvre le travail de la photographe Zanele Muholi (Afrique du Sud) qui nous amène à la reconnaissance de la multiplicité de la diversité de l’Afrique. Zanele est l’une des plus grandes activistes au monde pour les droits des personnes LGBTQIA+. »

« Who are who we are » par April Bey © Florian Dacheux

Chapitre 3 : « Self Acceptation »

« Ici, avec Thandiwe Muriu et Evans Mbuga (Kenya), on est dans cette fierté et cette forme d’insolence. Du self acceptation, c’est-à-dire être fier de qui on est, de ce qui nous rend unique. Thandiwe Muriu illustre la beauté des femmes kenyannes dans une société dominée par les hommes avec ce camouflage de couleurs et de tissus, et Evans Mbuga intègre ces portraits en les intégrant dans quelque chose de plus grand qu’eux, d’universel. »

 

Chapitre 4 « Who are who we are »

« April Bey (Bahamas) propose un monde où tout semble possible, où chacun est qui il est, dans une vision afro futuriste, sans la charge de la suprématie blanche, de la colonisation et de l’esclavage. Avec cette marque de vêtement Colonial Swag ou cet homme qui porte les attributs d’une femme. »

« LE PROPOS EST PLUS GRAND QUE MOI, PLUS GRAND QUE NOUS »

Chapitre 5 : « Renaissance »
« C’est un peu comme si on revenait au premier chapitre, comme une nouvelle introspection et prise de conscience sur notre histoire commune, avec ces photos de Tirailleurs retravaillés par Modou Dieng Yacine. A côté, il y a le travail du plasticien Willow Evann (Côte d’Ivoire) qui est plus intime car il vient contextualiser le propos avec des photos de sa propre famille encastrées dans des carrés de bois. »

 

Chapitre 6 : « Dreams »

« Ici, Ken Nwadiogbu (Nigeria) s’interroge sur à quel moment on oublie la part de rêve dans chaque migration. Quand on dit migration, on pense tout de suite à exil, mais il y a aussi ce désir d’avoir un avenir meilleur quel que soit la raison. Avec la métaphore du carton, il évoque comment on se déplace avec cette fragilité là. Les visages sont empilées sur les cartons, comme pour montrer que dans chaque mouvement on est obligés de s’appuyer les uns sur les autres. Pourquoi cette vision des Noirs qui s’échouent sur les rives de la Méditerranée est devenue naturelle, presque anodine ? Ken Nwadiogbu retranscrit l’émotion par les yeux, les regards. »

 

« Dreams » par Ken Nwadiogbu © Florian Dacheux

Chapitre 7 : « Safe Place »

« L’avant dernier chapitre avec Cédric Tchinan (Côte d’Ivoire) et Abe Ogunlende (Nigeria) invite à une certaine beauté, simple, de la vie. Un travail plastique pour dire on est ensemble, on s’exprime sans jugement, on vit les choses du quotidien ensemble, en retrouvant notre âme d’enfant. Quand vous avez vécu cela, est-ce que le regard de l’autre importe ou pas du tout ? »

 

Chapitre 8 : « Unity and Pride »

« Le parcours se termine à la galerie Carole Kvasnevski avec les tableaux d’Alexis Peskine. Avec ces images composites de ces grands portraits de personnages qui incarnent la résilience, l’idée est d’avoir une ouverture et non une conclusion vers un vivre et un faire ensemble dans l’unité et la fierté. Je crois beaucoup à ce soft power. C’est un propos plus grand que moi, plus grand que nous. » 

 

Recueilli par Florian Dacheux

 

© Alexis Peskine – New Yoruba-2017

 

Prolongations jusqu’au 26 MAI 2023 !   

 

A ne pas manquer :
Visite guidée au départ de 193 Gallery (21 & 24 rue Béranger à Paris) le 25 mars à 11h, suivi d’un coffee talk avec Ronny Turiaf de 16h à 18h.
+ Visites guidées le 26 mars à 12h et 16h, toujours au départ de 193 Gallery.

 

A relire : 

BLACK TO THE FUTURE par Réjane Ereau – dailleursetdici.news

Florian Dacheux