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Oct / 26

Un festival dédié au talent du cinéma créole

By / La Rédaction /

Plus qu’un cinéma dit de l’Outre-mer qui sépare et isole, le Kréyol International Film Festival (KIFF) est un festival d’ouverture consacré à la promotion d’un nouveau genre de cinéma. Impulsé par l’association Les Ponts de l’Espoir, ce festival inédit offre une vitrine unique aux réalisateurs, acteurs et techniciens de cette communauté linguistique et culturelle tout en mettant en lumière la diversité, la richesse et l’universalité des créations cinématographiques créoles. Rendez-vous les 4, 15, 16 et 20 novembre à Paris.

Un festival dédié au talent du cinéma créole

Après un week-end d’ouverture organisé au cinéma Lincoln de Paris du 8 au 10 septembre, les membres de l’association les Ponts de l’Espoir, organisatrice du Kréyol International Film Festival (KIFF), vous attendent nombreuses et nombreux pour la seconde partie du festival qui se tiendra du 4 au 20 novembre au cinéma L’Escurial et Christine Cinéma Club. Au programme ? Des films en langues créoles, des documentaires, des fictions ou encore des films d’animation offrant un regard sur le monde à la fois local et universel. « Deux jurys d’exception sont au cœur de cette première édition du KIFF qui reflète notre engagement envers la promotion de la nouvelle garde d’un cinéma créole qui a 75 ans de retard à rattraper, affirme Alexia de Saint John’s, la présidente des Ponts de l’Espoir. Conscients que le cinéma et les langues créoles se vivent par-delà les océans et les mers, nous avons opté pour un format hybride pour ces deux jurys mêlant rencontres physiques et échanges virtuels et brisant toutes barrières géographiques entre l’Hexagone et les îles de Martinique et de Guadeloupe. »

« Nous sommes de ceux qui ont brisé les chaînes et les interdictions d’être »

Au-delà de sa dimension cinématographique, le KIFF aura une vocation culturelle, historique, anthropologique, écologique et philosophique. Les différentes activités proposées permettront de découvrir les mondes créoles sous différents angles, en mettant en avant leur patrimoine culturel, leur environnement naturel, leur histoire, leurs traditions et leur langue. De la Louisiane à la Malaisie en passant par l’Afrique, l’Océanie et les Caraïbes, le KIFF a pour ambition de connecter toutes ces cultures par le biais du 7ème art. Une célébration de la richesse et de la diversité des langues créoles, parlées par plus de 20 millions d’âmes réparties sur les cinq continents (ndlr : 127 langues créoles dans le monde pour plus de 14 millions de locuteurs)… « Nous sommes de ceux qui ont brisé les chaînes et les interdictions d’être, de dire et de faire, en inventant des langues, puissamment cinématographiques, qui durent depuis quatre siècles, exprime Alexia de Saint John’s. Nous sommes l’humain, ce tout fait de choses si dissemblables et si intimement liées. Ce tout symbolisé de manière si particulière par l’hexagonal Emmanuel Parraud dans les silences profondément expressifs de son « Au revoir à tout cela ». Ce tout si actif dans le hollywoodien « Zamal paradise » du Réunionnais DKpit K Dic. Nous sommes le syncrétisme, le liant des mondes visibles et invisibles. Un liant que l’on retrouve depuis les 7 minutes d’un Haïti peint par le documentaire animé, « 407 JOU » d’Éléonore Coyette, jusqu’aux 146 épiques minutes de « Zamal paradise » en passant par « Opal », le long métrage d’animation d’Alain Bidard. La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, Haïti et la Guyane relient entre eux les océans et les mers, les continents et les îles, la terre et le ciel. Parole sovaj ! nous dit, par la voix d’Arlette Paquit, Monchoachi le poète et philosophe martiniquais niché sur sa montagne du Vauclin d’où il manie le verbe à son gré. Dans ce cinéma fragmentaire porteuse d’une essence unique et d’une harmonie spéciale, un chant où la nature est sans cesse présente résonne au son du ka, du bidon, de la guitare, du kayanm, de Ziskakan, de Kassav et de la voix quasi ancestrale de Ti Milo. »