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Sep / 07

5 romans sur la Shoah, une sélection Bookapax

By / Assmaâ Rakho-Mom /

5 romans sur la Shoah, une sélection Bookapax

Chroniqueuse littéraire, Assmaâ Rakho-Mom, alias Bookapax, nous livre une sélection de romans dédiés à la Shoah. Une sélection grand public, essentielle pour comprendre notre histoire commune.

"Quand tu écouteras cette chanson", un hommage fin et émouvant à Anne Frank

Lola Lafon a passé une nuit seule au musée. Enfermée. Mais pas n’importe quel musée. L’écrivaine a choisi un lieu particulier pour écrire ce livre. Un espace vide, émouvant, chargé. Cet endroit, c’est l’Annexe dans laquelle Otto Franck s’est caché avec cinq autres personnes, dont ses deux filles : Anne et Margot. Là, imprégnée des lieux et de l’Histoire, Lola Lafon s’est penchée sur l’histoire d’Anne Frank et de sa famille, mais aussi sur le destin du célébrissime Journal, lu, adapté, édulcoré par Hollywood aussi. Ecrire sur Anne Frank, son destin, comme ses rêves d’écrivaine mondialement reconnue, ses vingt-cinq mois de recluse, c’est aussi pour l’autrice l’occasion de revenir sur sa propre vie, sa judéité, l’exil de sa famille, le décès de certains proches à Auschwitz. « N’oublie jamais ! » a soufflé Ida Goldman, survivante de la Shoah et grand-mère maternelle de Lola Lafon. En choisissant ce lieu pour sa nuit au musée, l’écrivaine ne fait qu’obéir. Et offre à ses lecteurs un ouvrage hyper sensible, hyper fort, hyper délicat.

 

« Quand tu écouteras cette chanson » de Lola Lafon, Editions Stock.

"La mort est mon métier", un ouvrage terrible et nécessaire pour voir et comprendre

La mort est mon métier fait partie des ouvrages qui se dévorent, qu’on ne peut lâcher, et qui restent en tête de manière obsessionnelle. La tension monte au fil des pages, tandis que le lecteur découvre l’enfance, l’adolescence, puis la vie d’adulte de Rudolf Hoss, le commandant du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. L’enfant qui grandit dans une famille très stricte qui le voue à une carrière religieuse chrétienne entre adolescent dans le régiment des dragons, avant peu à peu de se rapprocher du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, le parti nazi.

 

L’écriture de Robert Merle se fait froide, sèche, clinique, sans pour autant empêcher le lecteur de s’accrocher au texte. Car c’est un parcours qui va crescendo vers l’horreur que transmet l’auteur, qui a pris grand soin de documenter son récit pour rester au plus près de l’Histoire. Rien ne nous est épargné des camps, ni les cris, ni les odeurs, ni la maladie. L’écrivain nous met le nez dedans, et on en ressort à la fois sonnés et glacés.

 

La mort est mon métier de Robert Merle, Editions Folio.

"La voleuse de livres", un ouvrage incontournable au point de vue original

Quand l’auteur choisit de faire de la Mort sa narratrice, loin de toute expectative, cette dernière se fait élégante et délicate. Une femme monte dans un train avec ses deux enfants, une fille prénommée Liesel et un petit garçon. Elle se rend à Munich. Sauf que pendant le trajet, la Mort s’empare de l’âme du garçon. Tandis que Liesel et sa mère mettent l’enfant en terre, la Mort rôde et observe la jeune fille qui, furtivement, dérobe le livre que le fossoyeur vient de faire tomber. La voleuse de livres entre en scène. Ce vol n’est que le premier d’une longue série. Dans l’Allemagne nazie, la mère se trouve obligée de confier sa fille à Hans et Rosa Hubermann, qui vont peu à peu gagner la confiance de l’enfant.

 

Les mots de Markus Zusak se font lumineux pour raconter cette enfance dans une période ravagée, pour nous donner à voir les moments tendres d’insouciance et d’amitié, pour suivre Liesel qui trouve le réconfort dans les mots, pour nous offrir le regard d’une enfant sur la guerre enfin.

 

La voleuse de livres de Markus Zusak, Editions Pocket.

Bonus pour adolescent.e.s !

"Le journal d'Anne Frank"

Qui n’a pas étudié le Journal d’Anne Frank au collège ? Qui n’a pas tenté de se glisser dans sa peau de jeune fille cloîtrée malgré elle durant de longs mois dans un espace réduit. Qui n’a pas vibré en lisant ses mots à la fois grave et gorgés de naïveté ? La voir s’animer, pleine d’humour et d’espièglerie, est profondément touchant.

 

C’est le fonds Anne Frank qui a commandé cet ouvrage au duo Folman/Polonsky pour faire redécouvrir l’œuvre en particulier aux adolescents, et c’est une vraie réussite.

 

Le journal d’Anne Frank d’Ari Folman et David Polonsky, Editions Calman Levy.

"La bibliothécaire d’Auschwitz"

Dita Adlerova a quatore ans, elle vit dans le ghetto de Terezin, à Prague, et a reçu en héritage de la part de ses parents une passion incommensurable pour les livres. Quand elle est déportée avec toute sa famille dans le terrible camp d’Auschwitz, elle fait la rencontre de Fredy Hirsh, un éducateur qui lui propose de devenir la bibliothécaire du camp.

 

Dita a peur, Dita doute, comme ses comparses dans le camp. Mais elle va s’employer à devenir un soutien pour les autres. Son activité est interdite ? Elle va faire en sorte de la déployer dans une clandestinité pleine de bravoure et de fougue. Un roman graphique qui offre un exemple de combativité aux adolescents, sans occulter la descente aux enfers des camps.

 

La bibliothécaire d’Auschwitz de Salva Rubio et Loreto Aroca, Editions Rue de Sèvres.

@bookapax

À lire : 5 romans sur l’esclavage, 5 romans sur l’histoire coloniale.