TROU DE MÉMOIRE AUTOUR D’UN CAMP DE TSIGANES

Août / 17

TROU DE MÉMOIRE AUTOUR D’UN CAMP DE TSIGANES

By / akim /

TROU DE MÉMOIRE AUTOUR D’UN CAMP DE TSIGANES

Montreuil-Bellay. Ce village de quatre mille habitants, situé à une soixantaine de kilomètres de Cholet, accueillit l’un des trente camps de concentration français pour « individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani ». Autrement dit : Roms, Tsiganes, Manouches ou Gitans. Les premiers raflés arrivèrent ici le 8 novembre 1941. Les derniers le quittèrent en janvier 1945 pour le camp de Jargeau, d’où ils ne furent libérés qu’en mars 1946. Trois mille personnes passèrent par ce lieu qui compta jusqu’à 1096 internés en août 1942. Comment expliquer l’absence dans la mémoire collective du plus grand et dernier camp d’internement de Tsiganes en France ? Une non-transmission qui a porté ses fruits, si l’on peut dire : il ne reste aujourd’hui de ce lieu que quelques marches de baraquements… Malgré la pose d’une stèle commémorative en 1988, ce camp a tout simplement été rayé du disque dur. Et ce n’est pas un élu de la République, mais un ancien instituteur, Jacques Sigot, qui, le premier, s’est battu pour faire revivre ce passé. En juillet 2010, les ruines du camp ont été finalement inscrites « monument historique » afin d’empêcher leur disparition totale. L’enjeu désormais : en faire un lieu de mémoire pérenne.   L.S.

akim