Le prix Ilan Halimi 2020 est décerné

La deuxième édition du Prix Ilan Halimi s’est tenue à Matignon mercredi 12 février. Sous l’égide de la Dilcrah, cette distinction récompense des travaux collectifs mobilisant des jeunes de moins de 25 ans et visant à faire reculer les préjugés racistes et antisémites. Retour sur une soirée qui a vu le projet cinématographique « Vitrollywood » recevoir le grand prix.

Le 21 janvier 2006, Ilan Halimi est enlevé, séquestré puis torturé par un groupe surnommé le « gang des Barbares ». Découvert 24 jours plus tard agonisant près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), le jeune homme de 23 ans succombera à ses blessures peu de temps après son transfert à l’hôpital. Tout cela parce qu’il était de confession juive. Créé en sa mémoire en 2014 et devenu national l’an passé, le Prix Halimi récompense des actions collectives visant à combattre toute forme de discrimination.

Le 21 janvier 2006, Ilan Halimi est enlevé, séquestré puis torturé par un groupe surnommé le « gang des Barbares ». Découvert 24 jours plus tard agonisant près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), le jeune homme de 23 ans succombera à ses blessures peu de temps après son transfert à l’hôpital. Tout cela parce qu’il était de confession juive. Créé en sa mémoire en 2014 et devenu national l’an passé, le Prix Halimi récompense des actions collectives visant à combattre toute forme de discrimination. Pour la seconde édition, quatre groupes lauréats étaient réunis mercredi 12 février dans un salon doré de Matignon. « Auschwitz n’est pas tombé du ciel : il est arrivé après que, petit à petit, un discours, des paroles, une idéologie et une haine se furent développés dans un pays pourtant incroyablement civilisé et cultivé. L’objectif de ce prix est de récompenser des gens qui luttent contre des choses qui ne tombent pas du ciel », a fait valoir Edouard Philippe, paraphrasant volontairement un survivant juifs polonais qui avait témoigné en ces termes à la tribune des commémorations du 75^e anniversaire de la libération des camps fin janvier à Auschwitz-Birkenau.

Parmi les récompenses*, le Premier ministre a remis le Grand prix à l’association Vatos Locos de Vitrolles (Bouches-du-Rhône) pour son projet intitulé « Vitrollywood » qui met en avant l’usage de la vidéo comme outil pédagogique pour aborder le sujet du racisme et des discriminations. « Je suis né en 1997 à une époque où le maire de Vitrolles était FN et que la prime au nouveau-né blanc existait, affirme Fazi, animateur au sein de l’association depuis six ans. Alors recevoir ce prix, c’est exceptionnel. C’est une belle tribune qui valorise l’image de la jeunesse des quartiers populaires. » Rejoint par Chainez et Myriam, ils poursuivent de concert : « Au départ, c’est né il y a 15 ans pour réunir les jeunes de différents quartiers de la ville autour d’une thématique forte dans l’idée de réaliser des courts métrages. Vitrolles est une ville historiquement Front National. Il y avait vraiment un manque de culture et un vrai racisme. Grâce à l’association, on essaie de lutter à notre échelle contre les discriminations. On espère que cette reconnaissance institutionnelle inspirera d’autres jeunes à faire comme nous, chacun avec ses passions. » Tout sourires, ces jeunes sont repartis le cœur rempli d’espoir que le combat contre l’expression de préjugés haineux et racistes soit réellement pris en compte au plus haut sommet de l’Etat. Ce jeudi 13 février, quatorze ans après, l’ensemble des lauréats se rendront sur les lieux du drame à Sainte-Geneviève-des-Bois et partageront un temps d’échanges avec des membres du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Selon le dernier bilan du Ministère de l’Intérieur, le nombre de faits racistes et xénophobes a très fortement augmenté en 2019 (plus de 130 %). Les faits à caractère antisémite, déjà en forte croissance en 2018 (+74 %), ont encore grimpé en 2019 (+27 %). Un long chemin vers la liberté disait Mandela.

Florian Dacheux

*Les trois autres groupes lauréats :

– L’association Adolescent Citoyen Souvenir de la Seyne sur Mer (Var) pour son recueil de mémoires sur le sort des Chibanis, immigrés déchirés entre les deux rives de la Méditerranée pour construire la France durant les Trente Glorieuses.

– Le Collège George Brassens de Narbonne (Aude) pour son travail autour du Mémorial du Camp de Rivesaltes.

– L’association Musicaix à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour son travail autour de « L’Empereur d’Atlantis », un opéra en un acte d’une heure composé par Viktor Ullmann sur un livret de Peter Kien en 1943, pendant leur internement dans le camp de concentration de Terezin.