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Juin / 14

L’histoire d’un combat pour l’émancipation et l’égalité

By / La Rédaction /

Alors que l’été 2024 marque l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en France, le Centre des Monuments Nationaux a souhaité mettre en lumière l’histoire d’un combat pour l’émancipation et l’égalité. Ainsi, du 11 juin au 29 septembre 2024, l’exposition Histoires Paralympiques présente en quatre parties les avancées autour de l’intégration progressive d’athlètes ayant une diversité de handicaps.

L’histoire d’un combat pour l’émancipation et l’égalité

Intéressons-nous tout d’abord à l’handisport avant 1948. Plus de 50 ans avant la création de l’ASMF (Amicale Sportive des Mutilés de France) en 1954 et la démocratisation du sport paralympique, des personnes blessées ou mutilées réalisaient déjà des épreuves sportives. Cependant, ces dernières se déroulaient dans un état d’esprit bien moins sain qu’aujourd’hui. « Ces épreuves s’inscrivent dans un cadre pittoresque, davantage lié au divertissement offert par les phénomènes de foire, qu’à l’organisation de pratiques sportives règlementées et de l’olympisme », explique Sylvain Ferez, commissaire de l’exposition. Nous retrouvons dans le prologue de cette dernière, un exemple de ces épreuves : « la course des jambes de bois », relatée par la presse en 1894. Une course à Nogent-sur-Marne, où les sportifs étaient bien plus décrédibilisés qu’admirés…

Tireuse à l’arc en fauteuil roulant aux Jeux de Stoke Mandeville, 1954

Dans la première partie de l’exposition, nous découvrons la naissance du sport paralympique de 1948 à 1960. Alors que le neurochirurgien Ludwig Guttmann organisait un concours de tir à l’arc entre les anciens combattants blessés de la Seconde Guerre Mondiale dans le cadre de leur programme de rééducation, il créait sans le savoir ce qui allait devenir les Jeux Paralympiques. En rassemblant les soldats amputés et en fauteuils roulants autour d’épreuves communes, le neurochirurgien britannique souhaitait redonner confiance à ces anciens combattants, en améliorant leurs capacités physiques. Après cette première réussite, les World Wheelchair and Amputee Games, plus connus en France sous le nom de Jeux de Stoke Mandeville, se reproduiront chaque année jusqu’en 1960, où ils deviendront les premiers Jeux Paralympiques.

 

L’exposition traite ensuite du sport paralympique comme une discipline à part entière. L’handisport ne fait plus seulement partie d’un programme de rééducation pour les blessés de guerre, mais se démocratise en dehors des hôpitaux. Les organisations paralympiques ouvrent désormais leurs portes à de nombreuses pathologies, et, tous les 4 ans, les Jeux Paralympiques prônent une meilleure inclusion des personnes handicapées dans le sport.

 

La troisième partie de l’exposition se consacre au nouveau paralympisme, de 1989 à 2012. Durant cette période, des lames de courses très performantes sont inventées, permettant aux personnes handicapées de courir presque aussi vite que les valides. En découle une série de questionnements concernant ces inventions. Certaines personnes iront même jusqu’à dénoncer les avantages procurés par ces prothèses.

Babacar Niang, joueur de cécifoot, aux Jeux Paralympiques de Tokyo, 2020.

Enfin, l’exposition présente le paralympisme de 2012 à aujourd’hui, comme un grand spectacle sur la fierté de la différence. En effet les disciplines paralympiques obtiennent une bien meilleure couverture médiatique ces dernières années. Bien qu’ils demeurent moins populaires que les Jeux Olympiques, les Paralympiques sont désormais de véritables évènements internationaux célébrés avec fierté.

 

Comment parler d’une exposition au Panthéon ayant pour objectif de mettre en lumière l’histoire d’un combat pour l’émancipation et l’égalité, sans parler de Louis Braille, un de ces Grands Hommes reposant sous cet édifice, inventeur de l’écriture universelle pour les personnes aveugles ? D’autant plus que l’exposition est traduite en braille en plus de l’anglais. Elle présente également des objets issus de cette histoire, comme des peluches mascottes des Jeux Paralympiques, une lame de course, ou encore différents fauteuils roulant de sports témoignant des évolutions de la discipline. Pour finir, toujours dans un élan d’inclusivité, l’exposition met à disposition des supports bien différents (textes explicatifs, vidéos d’archives, portraits audios de sportifs paralympiques…) afin de rendre accessible à tous ces histoires.

 

 

Gabriel Dubreuil