Avril 2021 – Atelier journalisme à Chanteloup-les-Vignes

Avr / 22

Avril 2021 – Atelier journalisme à Chanteloup-les-Vignes

By / Florian Dacheux /

LA FRANCE PLURIELLE S'AFFIRME

Atelier journalisme à Chanteloup-les-Vignes

Un atelier journalisme et d’écriture a eu lieu pendant trois matinées consécutives lors des vacances scolaires d’avril 2021 à Chanteloup-les-Vignes. La Compagnie des Contraires, association spécialisée dans l’éducation populaire par le biais des arts du cirque, a reçu notre journaliste Florian Dacheux pour encadrer quatre adolescents désireux d’écrire. Ensemble, ils ont produit des interviews, un portfolio ainsi qu’un poème à l’occasion des 30 ans de la structure.

Premier jour : l'interview
Travail autour de l’interview, de l’expression orale et de la synthèse

Témoignage de Kenzo, 15 ans, recueilli par Tom :
« Je fais du cirque depuis six ans. Ce sont des vidéos sur internet qui m’ont donné envie d’essayer. J’aime bien les aériens. Reproduire des figures, c’est comme un défi. Je pratique également le diabolo et le trapèze. Ce sont des techniques qui demandent du travail et de la concentration. Il faut être le plus souple possible. »

Témoignage de Tom, 10 ans, recueilli par Kenzo :
« Au cirque, j’adore le trapèze, la jonglerie et la boule. Je sais jongler avec trois balles ou faire des figures comme la fontaine. J’aime l’équilibre ou tenir à  l’envers. Le cirque m’apprend beaucoup de choses et me permet de rencontrer de nouveaux amis. Des endroits comme celui-ci, il n’y en a pas partout. Ici, tout est vraiment possible. »

Témoignage de Joakhim, 14 ans, recueilli par Dorian :
« Ce que je préfère, c’est le théâtre. J’ai d’abord fait un essai sur le Petit Prince et au final ça m’a plu. Le théâtre permet de changer de personnage, d’interpréter des émotions, de travailler les déplacements, la gestuelle. Avant, j’étais assez émotif. Le théâtre ne m’a pas endurci mais me permet d’apprendre à gérer mes émotions et à m’exprimer à l’oral devant d’autres personnes. C’est très humain. On peut rencontrer des gens de toutes origines, religions et cultures. Ce qui nous permet d’échanger sur plein de sujets en occultant nos différences. »

Témoignage de Dorian, 14 ans, recueilli par Joakhim
« J’aime le théâtre et le cirque car c’est très complémentaire. J’aime entrer dans un personnage et assume le côté ridicule parfois. Cela ouvre plein de nouveaux sens en moi. On met de côté toutes les moqueries ou les problèmes qui peuvent exister dans la vie. Avant, j’avais du mal à parler à des gens que je ne connaissais pas. Désormais, je suis beaucoup plus ouvert aux autres. Mon grand-père disait : la vie, c’est comme une boîte de bonbons, ils ont des tailles et des formes différentes, mais si on croque à l’intérieur, ce sont les mêmes. »


Témoignage d’Andy, 28 ans, ancien volontaire en service civique, recueilli par les jeunes

« Dès mon arrivée, j’ai été mis à l’aise très rapidement. Ma mission était de m’occuper de la diffusion et de la communication. Toutes les valeurs véhiculées sur place m’ont très vite plu. Voir un cirque s’engager autant dans le social, c’est très rare. Ils déploient une énergie de dingue. Ils donnent une liberté d’être et une liberté de faire. C’est une expérience qui m’a beaucoup nourri. J’ai pu rencontrer des artistes, mais aussi des élus. J’ai découvert comment ça pouvait fonctionner pour une association qui se bat contre les discriminations. Ils mènent un beau combat qui m’a beaucoup inspiré pour la suite de ma vie professionnelle. C’est lieu où il faut venir sans idées préconçues. »
Témoignage de Bilal, 18 ans, actuellement en service civique, recueilli par les jeunes
« Je suis de Chanteloup depuis tout petit. J’étais passé devant le cirque à l’époque du collège mais j’avais pas mal d’a priori. Et une fois que je suis venu, c’est tout le contraire qui s’est passé. J’ai contacté la mission locale dans le cadre d’une aide financière pour mon permis de conduire, puis de fil en aiguille je suis tombé sur la Compagnie des Contraires. J’ai d’abord fait du bénévolat dans le jardin puis ils m’ont proposé un service civique. J’ai dit oui sans hésiter. Cela m’a permis de vaincre un peu ma timidité et d’apprendre de nouvelles choses. J’ai beaucoup de chances d’arriver l’année des 30 ans, malgré la crise sanitaire. Au moins, le lieu n’a pas été fermé et on a pu maintenir certaines activités. Venir ici, cela fait beaucoup de bien à la tête. C’est comme une famille. Les petits et les grands se mélangent. »

Deuxième jour : le portfolio
Immersion dans le jardin pédagogique
Depuis l’arrivée du chapiteau en 2008, un jardin apaisant nommé Soin de Soi a été crée par l’équipe. Les tout premiers arbres plantés par le président Bébin furent un cerisier, un mirabellier, un pommier et un olivier. On y trouve aujourd’hui 150 variétés de plantes, dix espèces de rosiers, et cinq types de lavande. Depuis l’incendie de novembre 2019, 90% des plantes ont été récupéré et replanté par des bénévoles et des familles. Ce jardin permet de créer du lien entre la nature et l’homme, de se soigner par la terre, et de lutter ainsi contre les discriminations. Ouvert à toute la population, ce lieu de vie à ciel ouvert reçoit des scolaires mais aussi des personnes souffrants d’un handicap.
Le long de la clôture, on peut découvrir les œuvres de Yanne Guillot, artiste chantelouvaise connue pour recycler des tissus. Il s’agit de nœuds de laine noués entre eux à partir de matériaux de récupération. Ces créations servent à créer de l’émotion chez toutes les personnes qui viennent fréquenter le lieu.
Fondé en 2008, le cabanon est né tout d’abord pour accueillir le gardien avant de devenir un vrai lieu de vie. Il se compose d’une cuisine et de deux toilettes. L’intérieur comme les murs extérieurs ont été customisés par des artistes et des personnes reçues en chantier d’insertion. Le cabanon favorise la libre expression. On y retrouve L’Arbre de Vie de la mosaïste Sandrina Van Geel, l’œuvre murale de Catalina Cabrera ou encore la décoration des toilettes par la plasticienne Alzira Pages à travers la mosaïque de récupération et le recyclage des carrelages.
Un poulailler est né en août 2020. Une première poule a été donnée par la famille Sylla, avant que deux autres soient achetées. Marie-Antoinette, Reine Elisabeth et Joséphine permettent de sensibiliser les enfants à la nature et la biodiversité. Elles favorisent le lien social car elles rendent curieux les visiteurs qui aiment les observer. Ces poules sont notamment utiles pour débarrasser le potager des déchets organiques tels que épluchures, légumes ou fruits passés.
Troisième jour : le poème
Défi slam : écrire un texte collectif en 2h
"Nos rêves pour Chanteloup"


Nos rêves les plus fous se réalisent
Quand nous sommes au Repaire des Contraires
Nos rêves les plus flous s’aiguisent
Dans une atmosphère sans adversaires


Depuis l’incendie ne coule que du sang

Entrainant le renouvellement d’un chapiteau apaisant
Au quartier de la Noé, un nouveau jardin est né
Rempli de fleurs et de diversité


Nos rêves les plus aériens nous rapprochent des étoiles

Sous la toile du chapiteau, emportés tels des oiseaux
Nos rêves les plus tendres se dévoilent
Dans la construction d’un avenir plus beau


En attendant la trentaine, finissons en beauté

Décrochons notre soleil bien aimé face aux discriminations
Souhaitons-nous de nouvelles passions et actions
Venez public adoré nous contempler en juillet

Textes et photos réalisés par Tom, Dorian, Joakhim et Kenzo, avec l’aimable participation de Bilal, animateur en service civique à la Compagnie des Contraires. Atelier encadré par Florian Dacheux.


En savoir plus ? Retrouvez l’interview de Neusa Thomasi, la fondatrice

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Florian Dacheux