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Août / 25

Sport et discriminations : dix athlètes témoignent

By / Florian Dacheux /

Alors que les Jeux Paralympiques ont lieu à Tokyo jusqu’au 5 septembre, France TV Slash diffuse depuis le 25 août la saison 2 de Ex-Aequo, une série documentaire de dix épisodes dédiés à des athlètes professionnels confrontés à des discriminations de race, de genre, d’orientation sexuelle et de handicap.

Sport et discriminations : dix athlètes témoignent

Coproduite par Bachibouzouk, a_BAHN et Dancing Dog, la série documentaire Ex-Aequo pourrait bien bousculer le monde du sport en cette période de jeux olympiques. Alors que les athlètes handisports du monde entier s’affrontent en ce moment même au Japon, France TV Slash diffuse depuis ce mercredi 25 août, et ce pendant deux à trois semaines, la saison 2 de cette série sans filtre ni hiérarchie. Conçues à partir d’interviews d’athlètes internationaux, d’archives, et d’animation, dix histoires mettent en valeur la personnalité unique de chaque sportif(ve) via des formats courts et dynamiques de 10 minutes. En redonnant la parole à celles et ceux qui clament haut et fort leur droit d’être classés à juste titre ex-aequo, l’auteure Karine Chaunac et les co-réalisateurs Jean-Charles Mbotti Malolo et Camille Duvelleroy n’entendent pas laisser indifférent le grand public. Bien au contraire. En 2021, et à l’heure où les agissements racistes et discriminatoires se poursuivent chaque week-end dans les stades et en dehors, il est temps de changer nos regards et de mettre fin à l’inertie. Une bonne fois pour toute. 

« Mettre en lumière un énorme paradoxe »

Ici, l’équipe du film rappelle avec brio et sensibilité l’immense connexion entre combats sociaux et sportifs. Et invite les spectateurs à prendre conscience des intolérances qui perdurent dans le monde du sport de haut niveau souvent très loin des valeurs de respect et d’équité qu’il prône. « On a voulu mettre en lumière un énorme paradoxe, explique Jean-Charles Mbotti Malolo. Bien qu’ils n’appartiennent pas à la norme, certains athlètes peuvent être vus comme des porte-étendards de leurs pays dans le cadre de leur sport. Et, dans le même temps, dans ce même pays, ils peuvent vivre des expériences traumatisantes dans la rue, en tant que civils. La particularité de la série, c’est qu’elle repose sur de nombreuses images d’animation. Cela permet de représenter ce que le discours ne peut pas faire passer et de révéler l’étrangeté des situations des athlètes. » 

Jesus Tomillero est le premier arbitre du football espagnol et européen à avoir fait son coming out en 2015.

Parmi ces femmes et ces hommes en marche pour déjouer les discriminations, on retrouve tout d’abord la brésilienne Isadora Cerullo. Au pays où l’on tue le plus d’homosexuels au monde, cette rugbywoman a décidé de porter la voix de la communauté LGBTQI+ après avoir reçu autant d’encouragements que de menaces suite à la demande en mariage de sa petite amie lors des Jeux de Rio en 2016. Côté homophobie, Jesus Tomillero en connaît également un rayon. Premier arbitre du football espagnol et européen à faire son coming out en 2015, il a dû abandonner le sifflet à cause de son orientation sexuelle. Déterminé à ne pas se laisser faire, il a créé la première association de défense de la communauté LGBTQI + du sport espagnol avant d’organiser la première Gay Pride de sa région, à Gibraltar.


Alors que la nageuse Yip Pin Xiu vient tout juste de remporter l’or aux Jeux Paralympiques de Tokyo, son pays, Singapour, tarde à reconnaître à leur juste valeur les athlètes en situation de handicap. Atteinte de dystrophie musculaire, Yip n’entend rien lâcher. De son côté, Lea Bayekula rêve aussi d’or. Longtemps désespérée de ne pas pouvoir courir et marcher comme les autres, cette sprinteuse belge a fait de son handicap une force dans sa vie de tous les jours. Comme ce jour où elle est allée témoigner devant le parlement bruxellois. 

A Cuba, Namibia Flores Rodriguez pratique la boxe, le sport roi d’un pays qui ne couronne pas ses reines…

En France, il n’est jamais trop tard pour accepter sa transidentité. Comme le prouve le parcours de Sandra Forgues qui a osé s’affranchir du regard des autres à 45 ans. Championne olympique en 1996, cette canoéiste dirige aujourd’hui une société d’informatique. Autre parcours inspirant, celui de Nantenin Keita, qui n’est autre que la fille du grand musicien malien Salilf Keita. Chez elle, la souffrance résulte de deux handicaps. L’un physique, une déficience visuelle. L’autre social, l’albinisme. Cela ne l’empêche guère d’affoler les pistes sur 400 mètres en glanant des médailles depuis plus de dix ans.

 

Pour Namibia Flores Rodriguez, le combat a lieu sur le ring. Cubaine, elle pratique la boxe, le sport roi d’un pays qui ne couronne pas ses reines… Namibia, la quarantaine, continue pourtant sans relâche à mettre les gants. Tout comme la jeune française Kayane qui, face aux blagues graveleuses et remarques misogynes de ses adversaires en e-sport, poursuit son aventure dans l’univers des jeux vidéo, au point de faire partie désormais du gratin européen. Enfin, il y a ceux qui se battent chaque jour face au fléau du racisme ordinaire. D’Anvers en Belgique où Yves Kabwe et les City Pirates utilisent le football pour rassembler les jeunes des quartiers populaires à l’Alsace où les frères Mawem, illustres champions d’escalade, multiplient les appels contre les préjugés.

 

Les coproducteurs du film, qui sera également diffusé sur RTL et la RTBF, visent à terme une diffusion internationale. Une version pour les applications mobiles est d’ores et déjà en préparation pour le mois d’octobre. Souhaitons-leur le podium et bien plus encore.

           

(Illustrations : Jean-Charles Mbotti Malolo)

Rendez-vous dès le 25 août 2021 sur France TV Slash !

Ex Aequo ! – Replay et vidéos en streaming – France tv

Florian Dacheux