Avr / 29
MODE ET BEAUTÉS VENUES D'AILLEURS...
Nappy Queen, au chevet de toutes les boucles
A l’heure où l’on pointe la complexité de la gestion du cheveu crépu en France, des marques françaises telles que Nappy Queen se saisissent du sujet en proposant soins destinés aux chevelures texturées. Des crèmes, sérums, shampooings et masques, 8 produits pour adultes ou enfants, pensés pour agir de manière optimale sur les cheveux bouclés à crépus, locksés ou défrisés. Ceux de la marque Nappy Queen ont la particularité d’être formulés essentiellement à base d’ingrédients naturels issus de la pharmacopée afro-caribéenne, connus pour contribuer à l’hydratation, au gainage et à la pousse de ce type de cheveu. Par souci d’éthique et d’efficacité, la marque a également choisi d’exclure de la composition les perturbateurs endocriniens (tels que le paraben et ses équivalents), les diluants pétrochimiques, les sulfates et silicones. Leur texture fluide et leur parfum délicat fait déjà des adeptes. Nappy Queen est disponible en salon, boutique et site web spécialisés, pour 14 à 18€ le soin.
Djeyna Barry
Les rendez-vous Nappy
Tous partagent la même cible : les femmes à qui les grands médias envoient, implicitement, un message négatif quant à leur chevelure frisée. « Cette année, nous avons mis l’accent sur l’estime de soi, avec la styliste d’ASOS et d’autres personnalités qui démontrent, au quotidien, combien le cheveu naturel est tout à fait présentable », explique Clarisse Libene, créatrice de la NHA (Natural Hair Academy). Son initiative réunit des marques américaines et françaises, mais aussi coiffeurs, blogueuses, et plus d’un millier de consommatrices pour une journée placée sous le signe du shopping et des conseils capillaires.
Le salon Boucles d’ébène s’avère être un pionnier en la matière. Dès 2005, Aline Tacite cherche « à encourager une vision naturelle et positive de la culture afro-caribéenne ». La première édition atteint déjà plus de deux mille participants. Une affluence qui traduit le besoin de valorisation du cheveu afro. Voyage donc à travers la coiffure – la profession d’Aline et de sa sœur Marina – mais également à la rencontre de la mode, de la gastronomie ou la déco et, plus largement, de la culture. L’édition 2015 s’est tenue durant trois jours avec quelques milliers de visiteurs ravis de l’initiative. Preuve que l’idée d’une beauté uniforme s’effrite quand les consommateurs apprennent à s’accepter tels qu’ils sont !
B.D.
À la mode traditionnelle maghribi
Nord de Paris. Barbès. Les vendeurs de « robes orientales » sont tous blédards : certains sont « feujs ». C’est le cas de M. Khiyat, boutique Samitex. Depuis le début des années 70, avant le Sentier et bien avant La vérité si je mens, la mode et le commerce de textiles, tissus et takchita favorisaient déjà la coexistence indigènes et israélites de Casa et d’Oran, venus faire du flouze à la Goutte-d’Or. Le ton des échanges est pourtant loin d’être paisible… Les prix se négocient cash à la manière « arbi ». « Sh-hal heda ? » demande la cliente voilée en quête d’une djellaba dorée, « …B’rabi, bzef, arshouma ! », « Lakin alalla, c’est pas cher ! » répond M. Khiyat. « Haya, prenez deux articles, si vous trouvez moins cher ailleurs je vous rembourse la différence, kalima ! » Tout sourire : il croit faire comme dans les pubs. S’il n’est pas fort en slogans, en matière de mode maghribi, des vêtements d’enfants du Khitan à la broderie fassi, M. Khiyat est incontournable.
Samuel Everett
Quand la rue reprend le pouvoir
Si le principe du blog fait penser à celui d’un journal intime interactif, personne n’a anticipé sa place désormais prépondérante dans les secteurs de la mode et de la beauté. Une photo, une vidéo, des conseils, des confidences ? La magie d’internet fait son œuvre, et voilà une shoppeuse compulsive transformée en star du web. « Probablement parce que le sentiment de proximité avec le public est plus fort et moins complexant », explique Nadia, vingt-deux ans, adepte de différents blogs.
Chaque jour en voit éclore de nouveaux. Ok, leur portée est généralement limitée. Mais l’influence de quelques dizaines d’entre eux est surprenante. Et même au-delà des frontières… Les marques ne s’y trompent d’ailleurs pas, et sollicitent désormais ces divas du web pour atteindre un lectorat que les grands magazines ne peuvent leur assurer, sauf à renfort d’onéreuses campagnes publicitaires. « Mon blog totalise en moyenne trois cents pages vues par jour et j’ai trois sollicitations de marques chaque mois », confie Élodie du blog Made in Nina.
Autant dire que les journalistes mode et beauté se voient quelque peu voler la vedette par ces chroniqueuses d’un genre nouveau, plus en phase avec les acheteuses.
Leur vraie réussite ? Rendre justice aux girls next door. Ronde, crépue, petite ou tatouée, une bonne blogueuse trouvera toujours un lectorat à la mesure de son talent. Et sa personnalité s’exprimera malgré les sempiternels canons de beauté que continuent à défendre les médias spécialisés.
Bilguissa Diallo
Quelques blogs sympa :