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Mai / 01

Homini Lupus : un plaidoyer contre le rejet des différences

By / Florian Dacheux /

Homini Lupus : un plaidoyer contre le rejet des différences

Actuellement programmée au Théâtre de la Croisée des Chemins à Paris, la pièce Homini Lupus questionne notre humanité face aux phénomènes de violence, sur fond de racisme, de LGBTphobies et autres comportements sexistes. La pièce raconte l’histoire de trois destins liés par la violence et l’intolérance. Des héros anonymes contre le rejet des différences.

C‘est en réaction à « la banalité d’une actualité dramatique qui nous fait oublier l’horreur de ce que l’on nous raconte » que Julien Altenburger a débuté son travail autour de sa pièce de théâtre intitulée Homini Lupus (publiée chez L’Harmattan). « Tout a commencé au printemps 2020, en plein Covid, raconte Mahmoud Ktari, directeur artistique du Théâtre de la Croisée des Chemins. Julien est un auteur autodidacte qui écrit beaucoup en parallèle de son métier de généalogiste. Il a remporté plusieurs concours littéraires. C’est la première fois qu’il aboutit à une pièce comme celle-ci. » Il y présente trois témoignages de personnages anonymes intimement liés dans leur part d’ombre et de lumière : Bassem (joué par Mahmoud), un jeune exilé fuyant la folie islamiste, Odile (Bunny Chriqui), une femme victime de violences, et Philippe (Raphaël Fournier), un homme face aux discriminations et aux ravages du silence. « C’est comme une pièce chorale, décrit Mahmoud. Ce sont des histoires qui s‘entrecroisent, dans des espaces temps complétement différents. La mise en scène et l’écriture font que les personnages ne se rencontrent jamais mais les comédiens ne se quittent jamais. »

 

Alerter et sensibiliser

En harmonie, ces derniers fissent par se répondre, la fin d’une réplique correspondant au début d’une autre. A tour de rôle, ils se racontent et évoluent au gré des évènements et de leurs choix. Un point commun ? La violence, et ce questionnement sur notre insensibilité face aux drames quotidiens de notre époque. « Cela peut arriver à notre voisin, un collègue, une amie, poursuit Mahmoud. On aborde aussi la culpabilité. Les trois personnages passent finalement par trois phases : victime, lâche puis maître de leur destin. Cette pièce questionne beaucoup le public sur notre façon de banaliser des situations très graves. Nous ne sommes pas là pour juger mais pour alerter et sensibiliser, avec toujours une note d’espoir. Telle est la démarche artistique de notre théâtre, quel que soit la forme. »

 

 

Fl. D. 

 

Jusqu’au 30 mai 2024, chaque jeudi à 19h au Théâtre La Croisée des Chemins, 120 bis rue Haxo, 75019 Paris. Spectacle officiellement soutenu par AIDES Paris et l’association Autre Monde.

Florian Dacheux