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Avr / 29

A l’origine des stéréotypes

By / Florian Dacheux /

D’où viennent les stéréotypes ? Comment et par qui sont-ils produits ? Quels sont leurs modes de circulation, leurs effets sociaux et culturels ? Comment les combattre ? Retour sur la journée d’études organisée par le Groupe de recherche Achac.

A l’origine des stéréotypes

Impulsée par Achac, groupe de recherche spécialisé dans la question coloniale et postcoloniale, une journée d’études soutenue par la Dilcrah et l’ANCT a eu lieu en ligne le 13 avril 2021 sur la question des stéréotypes. Et il y avait beaucoup à dire.

« Si il y a quelque chose de permanent dans l’histoire, ce sont bien les stéréotypes, a lancé en préambule l’historien Pascal Blanchard. Ce ne sont pas les chercheurs qui ont inventé les stéréotypes. Ils étaient là bien avant. » Pap Ndiaye confirme : « Je feuilletais récemment le Courrier de l’Unesco et on retrouve plusieurs numéros des années 1950 consacrés à la lutte contre les stéréotypes. Les sujets en appelaient à l’éducation, aux programmes scolaires. Ce sont des formes de résistance qui interrogent. Des travaux de sciences sociales étaient déjà très nombreux. »

Des origines aux mutations

A l’heure où la schématisation de l’autre se perpétue, chercheurs, acteurs associatifs et institutionnels ont été invités à s’interroger sur le stéréotype dans sa complexité en regardant leurs origines et leurs mutations. Tout en questionnant les manières de les combattre.

 

Voici une sélection de quelques interventions via la chaîne YouTube d’Achac.

Intitulée Qu’est-ce qu’un stéréotype ? Décrire, déconstruire, combattre, la session matinale a démarré avec un premier atelier dédié au stéréotype comme objet d’études.

Parmi les intervenants, Anne Lehmans, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Bordeaux (INSPÉ), est notamment revenue sur la publication du numéro 83 de la revue internationale Hermès (CNRS éditions) dédiée à la banalisation des stéréotypes. Sont également intervenus : Gilles Boëtsch, directeur de recherche émérite au CNRS en anthropologie biologique, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, et Sylvie Chalaye, anthropologue des représentations coloniales.

Lors du second atelier consacré au stéréotype comme sujet d’analyse, Sandrine Lemaire, spécialiste de la colonisation et des questions pédagogiques, a abordé la question des stéréotypes et des discriminations dans le monde scolaire en s’attachant à décrire les pratiques réelles sur le terrain.
Sont également intervenus : Éric Macé, professeur de sociologie à l’Université de Bordeaux, directeur du département de recherche CHANGES, Yvan Gastaut, historien de l’époque contemporaine membre du laboratoire URMIS, spécialiste des questions migratoires, et Roland Biache, secrétaire général de la Ligue des Droits de l’Homme.

Animée par Sandrine Lemaire, et Nicolas Bancel, historiens spécialiste de l’histoire coloniale et postcoloniale, la session de l’après-midi s’est intéressée aux nouvelles formes de stéréotypes, avec un premier atelier autour de cette matrice idéologique. Après un exposé du chercheur Nicolas Lebourg sur les nouveaux stéréotypes dans le discours de la droite ultra, Racky Ka-Sy, docteure en psychologie sociale, s’est quant à elle interrogée sur l’impact des stéréotypes sur la perception de soi. Sont également intervenus : Piero Galloro, historien et professeur des universités en sociologie, et Frédéric Callens, chef du service des ressources au Musée national de l’histoire de l’immigration.

Lors du quatrième et dernier atelier, Pascal Blanchard a ouvert les échanges sur la cancel culture, avant qu’Hervé Glevarec, directeur de recherche au CNRS, n’évoque l’objectivation en sociologie comme assignation sociale. Co-responsable du Master études sur le genre à l’Université de Bordeaux Montaigne, Michael Stambolis-Ruhstorfer a clôturé les interventions par une approche pertinente sur les discriminations chez les minorités sexuelles. 

Florian Dacheux