Mar / 08
En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, zoom sur le LAO Pow’Her, un centre d’accompagnement d’urgence unique en France pour les jeunes femmes victimes de violences. Menacée de fermeture, cette structure, située à Bagnolet en Seine-Saint-Denis, en appelle aux dons.
Violences faites aux femmes : sauvons le LAO Pow’Her
Il n’existe en France que quelques centres d’accueil en journée dédiés aux jeunes femmes de 15 à 25 ans victimes de violences sexistes et sexuelles. Le premier d’entre eux, le Lieu d’Accueil et d’Orientation Pow’Her (LAO), a ouvert ses portes en 2019 à Bagnolet et a déjà accompagné plus de 700 jeunes femmes victimes de multiples violences depuis qu’elles sont toutes petites : violences intrafamiliales, violences conjugales, inceste, mariages forcés, prostitution, mutilations sexuelles, …
Pourtant, chaque année, son existence est menacée par un manque de financements publics. « Pour continuer à offrir cet espace essentiel, nous devons nous tourner vers des soutiens privés, témoigne Mathieu Scott, chargé de développement. L’an dernier, la structure a failli fermer. Mais grâce à une mobilisation exceptionnelle du grand public dans le cadre d’une campagne de financement participatif soutenue par de nombreuses personnalités engagées (ndlr : Julie Gayet, Giulia Foïs, Faïza Guène, Lola Lafon…), nous avons pu sauver ce projet. Aujourd’hui, nous devons renouveler cet élan. »
À partir du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, le LAO lance ainsi une nouvelle campagne avec l’espoir qu’elle aura le même impact.
Composé entre autres d’éducatrices spécialisées, d’un psychologue, d’un juriste et d’une conseillère conjugale et familiale, le LAO Pow’Her, dirigé par Amandine Maraval, incarne un combat essentiel dans un secteur associatif en grande difficulté, faute de trésorerie. Différentes enquêtes telles que ENVEFF (2000), VIRAGE (2015) ou une recherche-action du centre Hubertine Auclert (2016) ont montré un paradoxe criant : les jeunes femmes de moins de 25 ans sont les premières victimes de tous types de violences faites aux femmes mais les dernières à solliciter les structures d’aide de droit commun ou spécialisées. Tel est l’enjeu pour le LAO. « Ce que nous souhaitons, c’est stopper les violences le plus tôt possible, éviter la répétition sur elles et leurs enfants. Pour cela, nous travaillons à la fois sur l’urgence, par exemple pour mettre à l’abri une jeune en danger, et sur le long terme, en travaillant sur la déconstruction des violences, étape par étape. »
Pour ce faire, le LAO décline différents dispositifs : accompagnement individuel (écoute, évaluation et accompagnement juridique, social, psychologique), animation de groupes de parole (déconstruction des violences entre pairs, création de liens) et coordination d’ateliers collectifs (sororité, empowerment, mise en place de projets initiés par les jeunes). Un vrai refuge.
© Photos Ville de Bagnolet / LAO Pow’Her