Oct / 29
« Je n’avoue pas, je me déclare. Oui, je me suis fait un nom, MISS TIC. Une nuit au pied du mur, j’ai refusé les yeux ouverts ce que d’autres acceptent les yeux fermés. » Intitulée A la vie, à l’amor, la première exposition des oeuvres de Miss.Tic depuis sa disparition en mai 2022 à l’âge de 66 ans, a lieu au Palais des Papes à Avignon jusqu’au 5 janvier 2025. Un parcours inédit à travers 400 oeuvres qui retrace près de 40 ans de la vie de Miss.Tic, entre poésie urbaine et activisme artistique. « Quoi de plus éloquent alors que le Palais des Papes, pour celle qui n’eut de cesse de célébrer la puissance poétique des lieux, de prôner le populaire face à l’élite, de braver, transgresser l’ordre établi, affirme, Camille Lévy Sarfati, curatrice de l’exposition. Une ultime provocation, peut-être, un dernier pied-de-nez à l’histoire et au pouvoir, dans un lieu de la puissance masculine, politique, religieuse et militaire devenu au fil des siècles symbole de culture, de spectacle et de célébration. » Un hommage grandiose pour une œuvre unique qui résonne dans l’actualité puisqu’au même moment, extra-muros, le procès des viols de Mazan, bouscule le code pénal.
Miss.Tic, poétesse engagée à l’encre aérosol
Depuis les années 1980, les œuvres de Radhia Novat, dit Miss.Tic, s’observent au détour d’une rue ou d’un mur de Paris. Pionnière de l’art urbain et du mouvement des pochoiristes français, Miss.Tic (pseudonyme emprunté au personnage de la sorcière dans les aventures de Picsou) déploie un style inimitable.
Pochoirs de grandes silhouettes brunes, slogans poétiques, phrases incisives… Ses créations expriment la liberté. Sa rage, ses désirs, son humour, sa soif de justice…
Comme un air de révolte dans les jardins du Palais des Papes. Un subtil mélange de légèreté et de gravité, d’insouciance et de provocation.
Son atelier parisien reconstitué avec ses bombes, carnets, albums photos, lettres et dossiers. L’artiste multiplie le type de supports (toiles, cartons, parpaings, palissades, etc…). Régulièrement exposée depuis 1986 en France comme à l’étranger, réclamée par le milieu de la mode (Kenzo, Louis Vuitton…) et approchée par le monde du cinéma (elle a conçu en 2007 l’affiche de La Fille coupée en deux, de Claude Chabrol), Miss.Tic a par ailleurs participé à l’édition 2010 du Petit Larousse en illustrant des mots de la langue française.
La scénographie se déploie dans tous les espaces du Palais des Papes.
A Paris, un square en hommage à Miss.Tic
Le 7 juin dernier, le square Saint-Médard de la rue Censier (5e) a pris son nom. Née en 1956, sur les hauteurs de la Butte Montmartre (18e), Radhia Novat se fait connaître dans les années 1980. Miss.Tic, son nom de pochoiriste, fleurit rapidement dans tout Paris… Elle fera notamment de la Butte aux Cailles (13e) son terrain de jeux.
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Un square en hommage à Miss.Tic, artiste rebelle – Ville de Paris