Nov / 25
« La honte a déjà changé de camp »
Hasard du calendrier, la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes tombait le jour des réquisitions pour Dominique Pelicot et ses complices. Pour rappel, le septuagénaire a pendant dix ans drogué, violé et fait violer son épouse. Un procès devenu symbole mondial de la lutte contre les violences faites aux femmes. Avec Gisèle pour icône. Et des manifestations qui se multiplient partout en France.
Ce lundi 25 novembre 2024, la parole était à l’accusation dans le procès des viols de Mazan. Après onze semaines d’audiences, le ministère public a réclamé ce lundi 25 novembre la peine de vingt ans de réclusion criminelle à l’encontre de Dominique Pelicot accusé d’avoir violé et livré au viol de 50 hommes son épouse, sédatée, pendant dix ans. Quant à son « disciple », Jean-Pierre M., le ministère public a requis 17 ans. Après avoir déclaré que « ce procès vient bousculer notre société dans notre rapport à l’autre, dans les rapports les plus intimes entre êtres humains », le procureur de la République a salué le « courage » et la « dignité » de Gisèle Pelicot. « Vous avez eu raison madame : les semaines écoulées ont montré l’importance de ces diffusions (ndlr : quelque 20 000 photos et vidéos prises à son insu et diffusées sans huis clos), pour que la honte change de camp », a-t-il lancé. Des peines allant jusqu’à 10 ans de prison ferme ont été requises contre 6 des 49 autres coaccusés. Ces derniers sont pour la plupart poursuivis pour viols aggravés. Alors que les avocats de Gisèle Pelicot avaient plaidé, mercredi, pour une prise de conscience générale, Gisèle Pelicot, la veille, avait qualifié ce procès de « procès de la lâcheté », s’adressant à ceux qui ne veulent pas reconnaître le viol. Quant à son ex-mari, il évoque un « fantasme égoïste. » Après la prise de parole de la défense, le verdict est attendu à la fin du mois de décembre.
Fl. D.
Deux jours plus tôt, des milliers de personnes se sont rassemblées partout en France dans le cadre de manifestations contre les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences de genre. A Avignon, réunies devant le palais de justice à l’appel d’un collectif formé de Nous Toutes 84, CDF 84, Le Chant des Déferlantes et le pôle LGBT Vaucluse, elles ont défilé et chanté fièrement dans les rues du centre-ville. Retour en images.