Espoir 18 reçoit le Prix Ilan Halimi

Partenaire historique de D’Ailleurs & D’Ici, l’association Espoir 18, basée à Paris XVIIIe, a reçu le 13 février le Prix Ilan Halimi, récompensant l’engagement de ses membres dans la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination.

Fondée en septembre 2002 par six acteurs sociaux du quartier La Chapelle dans le but d’œuvrer pour l’insertion et la socialisation de jeunes âgés de 13 à 30 ans, l’association Espoir 18 pilote quatre espaces Paris jeunes : l’EPJ Sarraute, l’EPJ La Villa, l’EPJ La Salle et l’EPJ Mont-Cenis.

Quelques mois après sa présence au Mémorial de la Shoah pour la formation d’une haie d’honneur dans le cadre du relais de la flamme olympique, Espoir 18 a été récompensée par le Prix Ilan Halimi au Palais de l’Elysée pour son projet « Dressez l’oreille, on parle de vous », qui propose des visites de lieux de mémoire et des activités pédagogiques sur la Shoah, le génocide rwandais et le conflit israélo-palestinien. Ce projet a mobilisé une cinquantaine d’acteurs autour d’un dialogue interculturel et des productions artistiques telles que capsules vidéos, dessins et pièces de théâtre. « Les massacres du 7 octobre et la guerre à Gaza ont provoqué des réactions fortes, contrastées, parfois difficiles à entendre au sein de nos publics, explique Jérôme Disle, directeur général d’Espoir 18. Nous avons observé une montée des propos antisémites au sein de nos publics. Nous avons également constaté chez certains de ces jeunes des positionnements identitaires très forts, des sentiments de victimisation, de stigmatisation, une relation binaire au monde qui les entoure, le développement de la théorie du complot, la remise en cause des valeurs de la République et des sources d’informations limitées ou exclusives. D’où la nécessité de monter ce projet. »

Pour aller au bout de son ambition, Espoir 18 s’est notamment appuyé sur son réseau d’experts reconnus. À commencer par Marc Chebsun, auteur et fondateur de D’Ailleurs & D’Ici, mais aussi Deborah Lipstadt, Jonathan Hayoun, Hanna Assouline, Judith Cohen Solal ou encore Tareq Oubrou. Les jeunes parisiens ont également participé au Festival de Deauville, aux Rencontres d’Arles et à Visa pour l’image à Perpignan. « Ce prix est valorisant car cela récompense un travail de longue haleine de nos équipes, bénévoles et intervenants extérieurs, témoigne Jérôme Disle, directeur général d’Espoir 18. Nous avons commencé par de la réussite scolaire, de l’insertion, de l’approche artistique, puis on s’est rendu compte qu’il était important de les amener sur des sujets de société. Cela récompense notre capacité à aborder des sujets délicats ». Le travailleur social ne cache pas son étonnement dans une période compliquée pour le monde associatif. « Le fait de recevoir cette distinction, cela renforce notre détermination à sensibiliser, éduquer et agir pour un monde plus juste. Mais cela reste paradoxal dans un moment où on connaît une forte baisse de subventions, sans parler de la suppression de postes d’adultes-relais. »

Les jeunes lauréats d’Espoir 18, invités par l’association Sport Attitude, se rendront à Poissy au Campus PSG le 13 mars pour présenter leur projet. Le 21 mars, dans le cadre de la 8e édition de la Semaine Parisienne de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, ces derniers présenteront leurs travaux à deux classes de 1ère du lycée Jules Ferry. Avant un séjour à Washington et New-York aux Etats-Unis…

Jonathan Hayoun et Hanna Assouline

Pour rappel, le prix Ilan Halimi, porté par la DILCRAH, vise à récompenser des jeunes de moins de 25 ans menant des projets de sensibilisation en direction d’autres jeunes, visant à lutter contre l’antisémitisme et le racisme. Outre Espoir 18, trois autres projets ont été récompensés : le Grand Prix a été décerné aux élèves de terminale du Lycée Lucie Aubrac à Courbevoie pour leurs cours donnés aux élèves de seconde sur les enjeux du conflit israélo-palestinien ; le prix étudiant a été attribué à un groupe d’étudiants en design et arts graphiques de Marseille pour leur atelier d’affiches visant à favoriser le contact et le dialogue entre jeunes réfugiés et locaux ; les élèves du Collège La Forêt à Trainou ont réalisé l’album « Hope », retraçant la vie de Madeleine, une enfant cachée pendant la Seconde Guerre mondiale.