Mar / 25
TRIBUNE
Dessiner le futur pour peindre notre présent
Claire Teigner, autrice de L’inconnu apprivoisé, Ed. Spinelle.
Dessiner le futur pour peindre notre présent… Je confronte le désordre et l’humain, au cœur des émotions humaines essentielles, celles qui nous portent dans une recherche de sens.
Alors que l’humain se désincarne, la machine se nourrit de chair et voudrait être. Quand le dérèglement climatique mange la terre, que les guerres et malwares anéantissent les hommes, les réfugiés sont bannis. Alors que la politique quitte la place publique, la voix est dissoute dans le bruit et l’extrême par l’algorithme.
…
Tout paraît hors de portée d’âme, qu’en sera-t-il en 2062, quel sera l’avenir de nos jeunes ? Celui des enfants de la terre, d’ailleurs ou d’ici.
J’imagine des axes qui me portent, l’amour, l’art, l’éducation, l’engagement, la lutte, la mémoire… Je rêve d’un humain incarné dont le projet humaniste et collectif lutte contre son évaporation. Un humain présent à soi-même et au monde. Celui qui regarde l’horizon et dessine son avenir présent aux autres.
J’ai d’abord creusé dans ma propre histoire, une introspection qui m’a nourrie d’espoir et de créativité malgré la noirceur et les blessures, puis, j’ai fait le pont entre le passé et le futur et m’interroge aujourd’hui sur la transmission.
Résumé : 2062, Café de Flore à Paris, Aurélien, dit Orel et Cloée vivent un coup de foudre. Ils se confrontent à leur monde bouleversé par le dérèglement climatique, l’emprise de l’intelligence artificielle, le climat social proche du chaos et les désordres géopolitiques. Elle transforme en beautés les faiblesses, utilise l’art en médiateur thérapeutique. Il combat la cybercriminalité et la traite des êtres humains à l’Est. Ils sont pris dans un vertige humaniste, vont apprivoiser leur avenir.
Je vis ma cinquantaine « visible », créative et engagée. Communicante de métier, je me suis maintes fois réinventée en questionnant toujours la valeur sociétale ou environnementale. J’ai agi notamment pour l’inclusion par le sport et auprès d’enfants en situation de handicap à l’école. J’ai créé par ailleurs une marque de cosmétiques naturels qui intègre des ingrédients locaux. Aujourd’hui, j’écris, je témoigne et tente de transmettre. J’observe et admire les jeunes, les miens et tous les autres, je considère le monde sans frontières et l’humain avant tout.
On peut être une « boomer » publicitaire et avoir toujours intégré la conscience et le sens, nul besoin de rédemption pour moi, seulement garder les yeux et le cœur grand ouverts.